CSSA : La vérité par les faits

30 août 2023 | Actualités, Évènements, National 1

C’est avec une immense tristesse et une profonde amertume que j’ai pris connaissance de la relégation du CSSA dans le championnat de Régional 1 pour la saison 2023/2024 et ce après l’avis défavorable rendu par le comité exécutif de la fédération française de football le 3 août dernier et le rejet du recours contre cette décision engagé devant le Tribunal Administratif de Paris.

Face à cette situation, mes obligations légales m’ont conduit à procéder sans délai à la déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal de commerce de Sedan et à solliciter la mise en liquidation judiciaire du CSSA intervenue par jugement du 28/08/2023.

Je suis sincèrement consterné par le dénouement de cette crise, tant pour les supporters du CSSA que pour tous les joueurs, collaborateurs et sponsors qui ont permis de poursuivre l’aventure du club durant ces 10 dernières années.

Depuis plusieurs semaines, je fais l‘objet d’une stigmatisation parfois violente, me tenant responsable d’à peu près tous les maux. Si l’agressivité et les menaces ne sont pas acceptables, la colère ne peut quant à elle se justifier qu’à la lueur des faits. Je tiens donc ici à éclairer le public en rétablissant les réalités qui ont conduit le CSSA à la situation actuelle.

Sont aujourd’hui perdues 10 années d’engagements marquées par une seule ambition : retrouver le monde professionnel, seule alternative sérieuse à l’échec, face à un environnement territorial léthargique et enclavé, ne permettant pas de compenser les déséquilibres structurels qui caractérisent le modèle économique du football amateur.

Contrairement à ce que j’ai lu et entendu dernièrement, ma politique était celle de l’ouverture et de l’innovation. On m’a même publiquement reproché maintes fois d’avoir activement cherché des partenaires de poids, notamment au travers de projets parfois connexes à la feuille de route sportive. Il faut comprendre que l’attractivité financière d’un club amateur ne coule pas de source et qu’il faut parfois faire preuve de créativité et d’audace pour impliquer des investisseurs. Le projet de développement territorial, économique, serviciel et inclusif que j’ai conçu avec mes équipes ces derniers mois aurait sans doute permis de résoudre ou en tout cas de réduire ce problème d’attractivité et de modèle économique tout en redynamisant la relation entre le club, les supporters, les entreprises et les collectivités.

Ce projet a été présenté à plusieurs reprises en Mairie de Sedan, notamment lors de la réunion officielle du 16 juin, durant laquelle j’ai expliqué la situation générale du club en totale transparence, sur le plan financier, structurel, institutionnel, en insistant sur l’urgence d’un montage partenarial et de contributions publiques et privées solides afin d’aller défendre le maintien en N1 devant la commission d’appel de la DNCG.

Personne n’a bougé.

Plutôt que de m’inviter à entendre une autre approche, un autre projet, un modèle de partenariat quel qu’il soit, ou même une cession à 1€, rien ne m’a été proposé, me laissant présenter seul le dossier en l’état à la DNCG.

J’avais pourtant été officiellement très clair bien avant, pendant et après cette réunion en annonçant que je n’avais plus convenance à porter seul les investissements requis pour reconstituer les fonds propres et financer la prochaine saison.

J’avais engagé dès l’été 2022 le processus d’ouverture du capital ou de cession totale du club avec le concours de professionnels spécialisés dans ce domaine, cette démarche n’ayant abouti à aucune proposition de reprise financée.

Monsieur le Maire de Sedan semblait investi dans la recherche de solutions, notamment en organisant la réunion du 16 juin qu’il espérait impactante, nous annonçant en coulisses qu’il pensait y lever des engagements à hauteur de 500 000€, se référant à divers contacts préparatoires…

Ces engagements se sont finalement réduits à néant.

Toujours en coulisses, ce même jour, juste avant la réunion publique, Monsieur le Maire m’annonce que des investisseurs sérieux, candidats repreneurs ont pris contact avec lui et souhaitent se positionner.

Pourquoi donc ces porteurs de projet n’étaient pas représentés à la réunion publique, pourquoi Monsieur le Maire ne m’a pas indiqué leur identité, pourquoi n’a-t-il même pas proposé d’organiser un échange ou de faciliter un rapprochement sans délai ?

Il y avait pourtant urgence à sauver le club, il y avait visiblement une piste à tenter pour cela, mais de toute évidence, pas tout de suite… et pas avec moi.

Dans de telles conditions, la décision de la DNCG en appel, lourde de conséquences, n’est pas pour autant dénuée de bon sens : Comment maintenir un club qui ne présente plus de garanties financières, avec un actionnaire ayant librement décidé de son désengagement ?

Comment convaincre les instances du football de l’implication vertueuse des collectivités territoriales alors qu’elles ne sont pas présentes aux côtés du Président dans une telle situation ?

Outre la situation du FC SOCHAUX relégué de Ligue 2 en National 1, je rappelle ici que des 5 clubs du championnat national ayant fait appel de la décision de la DNCG cette saison à savoir Versailles, Châteauroux, Martigues, Bourg-en-Bresse et Sedan, le CSSA aura été le seul à se présenter devant la commission d’appel sans candidats repreneurs aux côtés du Président en exercice alors que le potentiel repreneur existait bel et bien avant cette date. J’y reviens plus loin.

Le modèle économique des clubs amateurs est compliqué et sans le soutien significatif, transparent et pérenne des collectivités territoriales, il n’est pas tenable.

On m’accuse d’être le fossoyeur du club ? Pour ce qui est de la recherche de fossoyeurs et sans insister davantage sur l’échec des repreneurs, il y a d’évidence d’autres pistes à explorer.

 Je m’interroge ainsi sur quatre points :

  •  Alors que nous étions encore à la mi-juin dans des délais réalistes pour réaliser un montage favorable à un maintien en N1 par la DNCG, Monsieur Le maire de Sedan n’a pas opéré de rapprochement entre moi et les prétendants repreneurs du club avec qui il était en contact.

Pourquoi ? C’est incompréhensible en regard de la situation et de son urgence (nous étions à quelques jours de la commission d’appel de la DNCG et le club était toujours sans solution financière).

À moins que derrière le rideau, on souhaitait attendre le tout dernier moment pour bénéficier d’une situation d’extrême faiblesse du propriétaire du club (dont il fallait se débarrasser comme l’a officiellement exprimé par voie de presse Monsieur Ravignon, Président d’Ardenne Métropole) – et ainsi reprendre le club pour 1€.

Le problème de cette tactique douteuse est que tordre ainsi le bras à Marc Dubois en jouant dangereusement sur le calendrier des institutions revenait à risquer la survie du club, en l’emmenant dans une situation irrécupérable. L’agitation, voire la panique ultérieure des repreneurs et autres parties prenantes (saisie du CNOSF, qualification de décision scandaleuse par voie de presse, puis recours au Tribunal Administratif) ainsi que l’issue finale illustrent parfaitement cette erreur tactique grossière.

J’avais pourtant alerté, notamment Monsieur Herbillon, sur le danger de jouer avec le calendrier des institutions que je connais bien, d’où une totale incompréhension de ma part quant à leur démarche en sous-marin, émergeant à la surface après la bataille, c’est-à-dire trop tard (ce qui n’a pas manqué d’être souligné par le CNOSF).

Ce jeu dangereux, ce n’est pas moi qui l’ai lancé mais nous l’avons tous perdu et je suis celui qui avait le plus à perdre.

En le cédant à 1€, je privilégiais l’avenir du club à mes intérêts personnels, faisant une croix définitive sur 14 millions d’euros investis, mais au moins espérais-je voir l’aventure du club se poursuivre entre d‘autres mains. La stratégie de l’opacité et du dernier moment est la cause principale de cet échec, qui s’explique également – d’après le tribunal administratif – par la faiblesse du montage et de l’engagement financier des prétendants repreneurs.

  • La ville de Sedan fait état de soutenir financièrement le club. Elle finance plutôt très significativement l’entretien du stade, à hauteur de 600 000€ par an, somme qu’elle verse à l’agglomération qui a la responsabilité de la dépenser intégralement sur cet équipement. L’état du stade interroge, tout comme certaines rumeurs de non-conformité d’usage de ces fonds publics.

J’interpelle ici publiquement Monsieur Ravignon :

durant ces 10 années sous ma présidence du club, a-t-il dépensé ces 6 millions d’euros de fonds communaux dans l’entretien du stade ? Oui ? Non ? Quels travaux ? Quelles prestations ? 6 millions c’est une somme importante qui doit faire l’objet de justification vis à vis des supporters et contribuables.

  • Monsieur Ravignon affirme par ailleurs, tout en dénigrant ma personne, qu’Ardenne Métropole a toujours soutenu le CSSA. Alors, à quelle hauteur se situe le montant des subventions accordées par l’agglomération à la SAS CSSA sur les dix dernières années ? Je donne ici le montant de ce soutien : 70 000€ (pas un centime depuis 2017) – à confirmer par l’intéressé et à comparer notamment au soutien accordé par Ardennes Métropole au club de basket des Flammes et, en moyenne, aux subventions commune + agglo accordées en France aux clubs de foot amateurs de N1 (moyenne nationale pour la saison 2021/2022 : 373 000€ source DNCG).
  • D’où proviennent les fausses affirmations tendant à faire croire que j’aurais refusé à maintes reprises des propositions de rachat du CSSA ?

Jusqu’à l’offre de Monsieur Cotret, présentée par Monsieur Roumy, à l’euro symbolique pour 100% du capital et sous condition suspensive expresse du maintien en N1 (je confirme ici que lors de l’audition devant le CNOSF à laquelle j’assistais, et malgré l’insistance du conciliateur sur ce point, les repreneurs ont écarté toute autre hypothèse que la réintégration en National 1 et rejeté celle de la rétrogradation en National 2), j’affirme que je n’en n’ai jamais reçu de quiconque, exceptée une proposition non financée à laquelle nous n’avons pas donné suite.

Au bilan personnel, je suis sedanais de naissance, j’y ai passé ma jeunesse en rêvant des exploits du CSSA, je figure parmi les plus fervents supporters de ce club. Indépendamment des sommes investies, 15,2 M€ à ce jour suite à un ultime abandon de créance de 1,2 M€ lors de la tentative de conciliation devant le CNOSF, quel supporter s’est impliqué et surtout exposé comme je l’ai fait parmi ceux qui m’insultent et me menacent ? Quel investisseur ? Quel représentant politique ?

Quoique pourront dire certains en réponse à la présente mise au point, je précise être en mesure de prouver tout ce que j’affirme et me placer désormais en situation d’extrême vigilance face à toute contre-vérité ou à toute expression diffamatoire à mon encontre.

Marc Dubois

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